Endric.                                    305
aujourd'hui communément Petit-Jean, ayant été ordonnée, il confent ladite vifite avec la circonftance des faits qui ont été par lui mis en avant et par écrit, qui font que le finge dont il s'agit eft beaucoup plus camard que les autres fihges ; que les deux dents de devant de la mâchoire fupérieure font beaucoup plus larges que les dents ordinaires ; que ledit finge a eu autrefois les deux oreilles percées, en forte que fi elles ne fe trouvent pas préfente-menr telles, on doit du moins y reconnoître une blancheur et cicatrice qui marquera qu'elles ont été effectivement percées ; que ledit finge étant autre­fois fauté d'une fenêtre en bas, il fe fit une coupure de verre à un des doigts des pieds de derrière, en forte que la cicatrice doit y paroître et s'y recon­noître. Sous lefquelles obfervations ct fans préjudice de la repréfentation ct comparaifon que ledit Féry requiert du finge que Dubois, qui eft auffi dé­nommé dans la fufdite fentence, eft convenu d'avoir acheté d'une femme et avoir encore actuellement dans fa polTeffion, il requiert ladite vifite. Et a ledit Féry déclaré ne pouvoir écrire, ni figner à caufe des bleffures qu'il a reçues à la main droite.
Sont auffi comparus Guillaume Allain, huifficr à verge audit Châtelet, et Charles Bigeon, marchand fripier à Paris, conjointement gardiens du finge nommé Petit-Jean faifi fur ledit Endric, lefquels ont dit qu'ils font prêts et offrent de repréfenter ledit finge fuivant la fommation qui Ieur a été faite le jour d'hier par Biétrix, huifficr audit Châtelet.
Signé : E. Bigeon; Allain.
Sur quoi, nous commiflaire fufdit, avons auxdites parties donné acte de leur comparution, dire et réquifition ci-deffus, enfemble de la repréfentation qui nous a été faite par lefdits Allain ct Bigeon du finge en queftion amené dans la loge dudit Endric, ct après plufieurs exercices de corde et autres que ledit Endric lui a fait faire eri notre préfence et celle dudit Féry, nous avons enfuite procédé à la vifite des oreilles et pattes de derrière d'icelui et par l'examen que nous en avons fait, préfence comme dit eft dudit Féry, qui l'a touché et manié plufieurs fois, nous avons reconnu feulement aux oreilles dudit finge deux petites duretés que nous ne pouvons pas juger fi elles lui font naturelles ou fi elles procèdent de ce qu'il ait eu autrefois les oreilles percées, comme ledit Féry le prétend. Pareillement avons trouvé à Ia patte gauche de derrière d'icelui, fous l'un des doigts, une petite marque blanche que nous ne pouvons pas dire fi elle eft naturelle audit finge ou fi elle pro­cède d'une coupure telle que ledit Féry l'a allégué et le foutient encore. Et nous ayant ledit Féry requis d'obferver que ledit finge a les deux dents d'en haut de devant fort larges, ledit Endric nous a dit que cette obfervation étoit inutile à faire, d'autant que ledit Féry par fa première demande verbale a avaucé que ledit finge avoit deux dents caffées, et que d'ailleurs c'eft une novation à ladite fentence fufdatée qui n'a ordonné Ja vifite que des oreilles et des pattes dudit finge ; lui ayant été facile de faire la remarque defdites dents tant dans les jeux qu'on lui a fait faire que dès une précédente vifite. Sp.                                                                                               20